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L’horloge tourne. Mais ce n’est pas au rythme du tic-tac des aiguilles qu’ils ont marché mais à celui des percussions. Samedi, près de 350 personnes dont 40 élus ont manifesté sur la D191 de Cerny à Baulne. Un mouvement organisé par l’association Dephy RD191 afin de protester contre le souhait de la société SFDM (Société française Donges-Metz), installée entre autres à Cerny, de créer de nouveaux quais de chargement d’hydrocarbures. Avec ce projet, 340 camions-citernes supplémentaires circuleraient chaque jour sur cette route.

« Depuis 2005, nous luttons contre. Mais, là, ça s’accélère, s’inquiète Marie-Claire Chambaret, la maire (SE) de Cerny, présidente de Dephy RD 191. L’Etat a fixé un calendrier prévisionnel avec une enquête publique en février. Si l’avis rendu est favorable, plus rien ne pourra l’empêcher. »

Pour les manifestants, le projet est inconcevable. « Je suis choqué par la façon dont cet industriel agit. Il a un mépris pour les élus et la population. Aucun dialogue n’est possible », s’agace le sénateur socialiste Michel Berson. Marie-Claire Chambaret enchérit : « Une commission de suivi de site doit avoir lieu vendredi. Nous ne siégerons pas car la SFDM s’était engagée en juin à nous fournir une étude de danger en septembre. Et nous ne l’avons pas eue. Nous ne pouvons pas rassurer les citoyens car nous n’avons aucun renseignement. »

Les inquiétudes sont nombreuses sur ce site, déjà classé Seveso. Mais surtout sur le trafic attendu. « Il faut éviter que ça se fasse à cause du danger qu’il y aura sur la route. Les camions devront faire des kilomètres en longeant des petits villages », réagissent des riverains. « Nous avons tous besoin d’essence mais, là, c’est en dépit du bon sens ; 340 camions qui transporteront des matières dangereuses, ça va augmenter de 95% les risques sur la D191 », complète Benedetto Bececchi, président de Cerny Environnement. « Le long de cette route, il y a une école maternelle, une école élémentaire, un centre de loisirs, une cantine, une salle des fêtes et la mairie », détaille la maire de Boissy-le-Cutté, Françoise Tostivint (SE). Plus optimiste, le sénateur Serge Dassault (UMP) a tenté de calmer les ardeurs en assurant que, d’après ses informations, aucune demande d’extension n’avait été faite de la part de l’industriel. Mais la foule est restée sceptique. « Qu’on nous l’écrive! » réclame le député-maire d’Etampes, Franck Marlin (UMP). L’élu a finalement donné le coup d’envoi à la manifestation. « Le Sud-Essonne n’est pas la poubelle de l’Essonne. Nous avons déjà les couloirs aériens, bientôt le TGV. Nous voulons être respectés. »

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